Lalignement : un terme qui peut te paraître flou si tu tâtonnes encore dans la recherche de ta voie ! Cela t’est peut-être déjà arrivé, de te questionner sur le sens à donner à ta carrière professionnelle Entre statut, attentes extérieures, recherche d’épanouissement, recherche de performance et les impondérables de la vie, le chemin est parfois long ! Souviens-toi, très Petittraité de l'abandon - Alexandre JOLLIEN. Bonjour, J'ai découvert avec plaisir Alexandre JOLLIEN lors d'une émission , La Parenthèse Inattendue sur France 2. Son caractère, son enthousiasme, sa manière de relativiser et d'apprécier la vie m'ont conquise. C'est donc avec engouement que j'ai commandé plusieurs de ses ouvrages sur Amazon. Voilàun petit livre. Court, mais essentiel. À la limite de la philosophie. Alexandre Jollien est "anormal". Voire, aux yeux de certains, "un débile". Quel débile La parole fonctionne au ralenti mais l'esprit est bien là, vivant, incisif. Plus humain que jamais. Que personne. Le "métier d'homme" ne consisterait-il pas à "éviter la blessure engendrée par des considérations trop AlexandreJollien : « La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on n’en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de 30juil. 2018 - Découvrez le tableau "petites phrases qui font du bien " de Alice Toussaint sur Pinterest. Voir plus d'idées sur le thème citation francais, citation, citations positives. Confidentialité. Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les résultats de saisie automatique sont disponibles, utilisez les flèches Haut et Bas pour vous déplacer et la touche Entrée pour Commeintroduction à mon profil, je citerais les mots d'Alexandre Jollien, philosophe et écrivain suisse : « La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là, pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour StU7wW. Others also viewed L'impact de l'installation d'un système d'hydrologie régénérative en quelques photos prises entre 2017 et 2022. "Une infrastructure ingénieuse qui permet de diminuer l'érosion et faire revenir l'herbe. On est chez Rodney Smith au Colorado Rencontre de la droite ultraconservatrice américaine, de l'agriculture régénérative et du monitoring. Je suis toujours aussi heureux quand je vois qu'on peut favoriser la vie." - via Vincent Pareyre teamregeneration climat eau sol bonsens agriculture Congratulations to J. Stern & Co.'s football finance specialist, Ebru Koksal, CFA, who has scored another great role. An inspirational advocate for women's football and gender equality, and current chair of Women in Football UK, Ebru has been appointed to the Australian Professional League's Board of Directors as Football Australia’s nominated board appointment. Over many years, Ebru has acted in senior executive and advisory roles for FIFA and UEFA, various football associations, the UK’s Professional Footballers’ Association, and as CEO of Turkish giants Galatasaray. Well done, Ebru! finance football gender equality australia J'ai dépensé 20 000 € pour rien ! » Il y a beaucoup de coach sur LinkedIn. Très peu sont certifiés. Certains n'apportent aucun résultat. Lorsque vous voulez suivre un coaching Ou que vous faites appel à un prestataire de service, Demandez-vous si cette personne mérite que vous lui accordiez votre confiance ? Si vous avez le moindre doute, faites appel à une autre personne. PS J'ai décidé de prendre des vacances et de m'éloigner des réseaux sociaux quelque temps. Je vous souhaite de belles vacances ou une bonne rentrée ! lucantoinedupont Explore topics Voici un joli texte d’Alexandre Jollien que j’ai reçu un jour et que je vous partage car je l’aime vous quelle est votre place? Quels sont vos talents? Que souhaitez vous lâcher ? La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là, pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas. La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer. Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix. Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, Vraiment ». Alexandre Jollien Je reproduis ici un cours que j’ai préparé il y a quelques années sur la question du handicap et de la différence, à partir de la lecture de L’éloge de la faiblesse, premier ouvrage d’Alexandre Jollien, philosophe suisse qui puise dans la philosophie antique une inspiration continue. Il est un exemple vivant de la pertinence de la philosophique antique, et de son utilité pour affronter les épreuves, en particulier celle du handicap. Ce cours a été conçu pour des élèves en école de culture générale et de commerce, et notamment pour des élèves ayant choisi l’option socio-éducative, c’est-à-dire des élèves de 16-18 ans qui ont travaillé et qui travailleront probablement par la suite dans le domaine social, avec des enfants, des adolescents en difficulté, des handicapés ou encore des personnes âgées. Dans ce contexte, l’objectif de ce cours est de prendre conscience de la notion de différence, et de réfléchir à différentes attitudes morales à l’égard de la différence et du handicap. L’objectif est également de développer l’empathie et le respect de l’autre. Le cours est basé sur la lecture de l’Eloge de la faiblesse, ouvrage écrit par Alexandre Jollien en 1999. Pour mieux comprendre sa pensée, je me réfère également aux différentes chroniques qu’il a écrites dans différentes revues, et qui sont disponibles sur son site internet. Il existe également, disponibles sur internet, quelques émissions de télévision dans lesquelles on voit Alexandre Jollien s’exprimer plus ou moins longuement par exemple Les grands entretiens » de la RTS. Finalement, en écho au discours d’Alexandre Jollien, la lecture de Vivre à corps perdu, de Robert Murphy, est très intéressante, et rejoint en de nombreux points les réflexions d’Alexandre Jollien. Qui est Alexandre Jollien? Ecrivain et philosophe suisse, handicapé de naissance, il a vécu 17 ans dans une institution pour personnes infirmes moteur cérébral. Dans son ouvrage, à travers un dialogue fictif avec le personnage de Socrate, il raconte et analyse les années passées dans cette institution, ainsi que son combat pour échapper au destin qui lui était promis, le destin d’un rouleur de cigares. Dès les premières pages, il revient sur sa naissance et son handicap, décrivant, selon ses propres mots, l’étrange créature que je suis » Eloge de la faiblesse, Marabout, 2011, p. 23. Voici les termes qu’il utilise pour se décrire O bon Socrate, j’étais tellement différent des autres je ne marchais pas du tout. Je m’exprimais bizarrement. La précision de mes mouvements laissait à désirer. Somme toute, je n’étais vraiment pas normal » A. Jollien, Eloge de la faiblesse, p. 23. Différent, bizarre, étrange, voilà comment Alexandre Jollien se décrit lui-même. Mais il utilise également un terme sur lequel Socrate aimerait s’attarder il dit n’être vraiment pas normal ». Il ne marche pas normalement, il ne parle pas normalement, il ne bouge pas normalement, etc. Mais qu’est-ce que cela veut dire, normalement »? Qu’est-ce que la normalité? Qu’est-ce que cela signifie être normal »? Qu’est-ce que la normalité? A l’aide de quelques images, et d’une courte vidéo, j’aimerais réfléchir dans un premier temps sur la notion de normalité. Peut-on définir la normalité? Comment définir la norme? A la demande de Socrate, Alexandre Jollien définit ainsi ce qui est normal qui est conforme à la majorité ou à la moyenne des cas ou des usages; ce qui est habituel, familier » Eloge de la faiblesse, p. 25. Alexandre Jollien définit ainsi la norme ou ce qui est normal comme ce qui correspond à la moyenne, à ce que la majorité des gens font ou à ce que la majorité des gens sont. Par exemple, il est normal de marcher ou de parler lorsqu’on est un être humain, car la majorité des êtres humains marchent et parlent. Certes, il y a des exceptions, mais c’est la norme, et en ce sens, les handicapés physiques, qui ne peuvent pas marcher ou ne marchent pas correctement comme Alexandre Jollien, qui ne peuvent pas parler ou ne parlent pas correctement comme Alexandre Jollien, ces handicapés ne sont pas normaux. Une personne est anormale dès lors qu’elle diffère de la moyenne, dès lors qu’elle s’éloigne, plus ou moins, de ce que la majorité des gens sont ou font. On remarque dans cette définition la relativité de la normalité ou anormalité. On est normal ou anormal par rapport à la majorité ou la moyenne, c’est-à-dire par rapport aux autres. Soit on leur ressemble, et dans ce cas on est considéré comme normal, soit on est différent, et dans ce cas on est considéré comme anormal. Ce qui détermine ma normalité ou mon anormalité, c’est la différence par rapport aux autres. Si la différence est trop grande, je suis considéré comme anormal. Normal qui est conforme à la majorité ou à la moyenne des cas ou des usages; ce qui est habituel, familier » Eloge de la faiblesse, p. 25. Mais si l’on s’intéresse maintenant à ces deux enfants, dont la couleur de peau est différente. Lequel des deux enfants est-il normal? Quelle est la norme, dans ce cas? A quels autres » va-t-on pouvoir se référer pour juger si ces enfants sont normaux? A la fin de l’Eloge de la faiblesse, Alexandre Jollien revient sur sa première définition de la normalité pour la compléter. En effet, on ne peut pas définir ce qui est normal ou non de manière absolue, sans tenir compte du contexte dans lequel vit l’individu . Ainsi, en ce qui concerne la couleur de peau, le garçon de gauche sera considéré comme normal, c’est-à-dire proche de la majorité ou de la moyenne, dans tel ou tel pays européen. Par contre, c’est le garçon de droite qui sera considéré comme normal dans telle ou telle région du continent africain, par exemple. Il est donc difficile de définir l’anormalité exclusivement par rapport à la conformité aux règles d’une et une seule société, car celles-ci peuvent varier » Eloge de la faiblesse, p. 94. Comme le montre l’image ci-dessus, la normalité est relative. Plus précisément, elle est relative au contexte dans lequel nous vivons. Ce qui est normal dans un pays ou dans une culture est tout à fait anormal dans un autre pays ou une autre culture Il est donc difficile de définir l’anormalité exclusivement par rapport à la conformité aux règles d’une et une seule société, car celles-ci peuvent varier » Eloge de la faiblesse, p. 94. C’est la relativité de ce que l’on considère comme normal » ou anormal » que cette image et la vidéo que je vais vous montrer maintenant veulent mettre en avant. Cette vidéo intitulée Et si ta normalité était un handicap » met en scène une personne considérée comme normale », c’est-à-dire sans handicap particulier, et qui, placée dans un contexte où la majorité des personnes sont handicapées, se retrouve elle-même en situation de handicap. Sa normalité » devient un handicap dans un environnement où tout est prévu pour des personnes handicapées. C’est-à-dire que dans ce contexte, les handicapés sont les personnes normales », et la personne non-handicapée est anormale ». Pour conclure sur cette notion de normalité et de norme, on voit donc que la norme est variable, car elle est relative au contexte dans lequel on se situe. En effet, on n’est anormal que par rapport à une norme. Or, cette norme change, varie, d’une société à l’autre. Voilà pourquoi Alexandre Jollien conclut son dialogue sur une absence de réponse à la question finale de Socrate, qui voudrait qu’Alexandre lui prouve qu’il est normal Eloge de la faiblesse, p. 95 – Alexandre, où est précisément la frontière entre anormalité et normalité? – Je dois t’avouer que je l’ignore. – Alexandre, j’ai une idée. Après cela, nous serons fixés sur la normalité. Où que je me rende, en quelque situation que je me trouve, tout le monde me considère comme un marginal, un anormal, et me traite comme tel. Pourtant, je marche droit, je respecte les lois… Prouve-moi, démontre-moi que je suis, en tout point, tout à fait normal! [Mutisme d’Alexandre] L’incapacité d’Alexandre Jollien à prouver la normalité de Socrate montre la difficulté voire l’impossibilité qu’il y a à définir ce qui est normal ou non. Mais au-delà de cette difficulté, c’est le danger d’une telle catégorisation que le philosophe dénonce. Le regard de l’autre du handicap physique au handicap social Quels sont les effets de la distinction normal/anormal? Pour mieux comprendre le danger d’une telle distinction, il faut comprendre l’influence que le regard de l’autre peut avoir sur moi. Pour cela, je vous propose de lire un passage de l’Eloge de la faiblesse, dans lequel Alexandre Jollien raconte comment il a appris à faire du vélo. – Un matin, me rendant à l’école de commerce, plein d’envie, je regardais les cyclistes me dépasser. Je conçus bientôt un projet. Les potentialités immenses qu’offrait un tel engin m’intéressaient assurément. – Ne m’as-tu pas dit que tu tenais à peine debout? – Le médecin me fit évidemment la même remarque et décréta le vélo “impossible“. J’informai, malgré tout, mon père de mon intention téméraire… puis après d’ultimes préparatifs, je programmai l’expédition. Avec force jurons et après de longues heures d’entraînement risibles, j’étais enfin paré pour de nouvelles aventures. Au mépris du diagnostic médical je parvins à tenir sur deux roues. … – As-tu constaté que tu devais non seulement braver la difficulté, mais aussi les a priori que nous projetons sur la réalité? – D’où mon intérêt pour la philosophie. Je devais m’armer pour combattre toutes les étiquettes que, sans cesse, on nous collait. Eloge de la faiblesse, p. 35-36 Face à un problème, en l’occurrence, apprendre à faire du vélo, Alexandre Jollien rencontre un certain nombre de difficultés. Cet épisode montre les deux sources de difficulté auxquelles doit faire face un handicapé au quotidien 1° Les difficultés viennent tout d’abord de son handicap physique, puisque la coordination des mouvements requise pour faire du vélo n’est pas parfaitement maîtrisée par Alexandre Jollien. 2° Mais à ces difficultés liées directement au handicap physique s’ajoute une difficulté supplémentaire. En effet, les a priori du médecin qu’Alexandre doit combattre rendent plus difficile l’apprentissage. Le fait que les autres jugent Alexandre incapable de faire du vélo rend encore plus difficile l’apprentissage du vélo par Alexandre. Le regard de l’autre, et ici en l’occurrence son jugement, ses a priori, ajoute une difficulté supplémentaire. Au handicap physique s’ajoute un handicap social, dont la source est précisément le regard de l’autre. De la pitié à l’amitié quelle attitude envers le handicap? Face à ces critiques formulées par Alexandre Jollien, quelle attitude adopter vis-à-vis des personnes handicapées? Si le regard de l’autre est si important et peut engendrer un handicap aussi fort, parfois plus fort que le handicap physique lui-même, comment changer notre regard face au handicap? Comment dépasser cette distinction normal/anormal qui engendre le handicap social que l’on vient de décrire? Le passage suivant, qui compare deux attitudes face au handicap, permet de comprendre la position d’Alexandre Jollien à ce sujet Curieusement, mes amis authentiques ne se trouvaient pas parmi les premiers de la classe, ni parmi les dociles, mais bien chez les derniers, les indisciplinés, ceux qui ricanent “tout derrière“, ceux qui savent se montrer cruels. Ceux-là mêmes manifestaient à mon endroit une tendresse, une innocence, un amour que je n’ai jamais trouvés ailleurs. Leur façon de m’aider, d’entrer en contact avec moi revêtait une forme de nudité. Ce n’était pas la pitié des petites vieilles qui me donnaient cent sous ce qui du reste ne me déplaisait pas toujours, ni l’altruisme ostentatoire du fils à papa qui démontre sa bonne éducation, son savoir-vivre. L’amitié du cancre était maladroite, discrète, sincère. Il se confiait à moi et j’osais me livrer à lui. Je me rappelle toujours cet esprit rebelle à qui j’adressai ma salutation habituelle “Sois sage.“ Un jour, il me répondit “Et toi, marche droit!“ Cela me procura un plaisir extrême. Il m’estimait pour moi-même et n’avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement quand, à la caisse, je paie mon paquet de spaghettis aux herbes. Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent. Eloge de la faiblesse, p. 45 La vie d’Alexandre Jollien, en tant qu’il est handicapé, et en tant qu’il est considéré par les autres comme une personne anormale », est une succession de combats contre les préjugés, contre l’attitude de ceux qui lui imposent cette image d’handicapé et qui le limitent à son statut d’handicapé. La pitié, dénoncée par Alexandre dans cet extrait, est exemplaire de cette attitude celui qui a pitié de l’handicapé l’enferme dans son statut d’handicapé, alors qu’une amitié sincère le considérera pour lui-même, au-delà du handicap. La relation entretenue entre Alexandre et ceux qui ont pitié de lui n’est pas sincère, elle est artificielle, et place toujours Alexandre en position d’infériorité. Voilà pourquoi il condamne la pitié. Au contraire, la relation qu’Alexandre entretient avec les cancres est authentique, sincère. Ils restent eux-mêmes et agissent de manière spontanée avec Alexandre malgré son handicap. Ce n’est pas parce qu’Alexandre est différent qu’ils vont agir différemment. Et c’est ça qui plaît à Alexandre. Parce qu’ils osent répondre à Alexandre sans prendre des pincettes, parce qu’ils osent le provoquer, comme ils provoqueraient une autre personne. De la pitié à un comportement authentique, sincère, tel est le changement que doit opérer le regard de l’autre, s’il veut considérer l’autre pour lui-même, à part entière, et non seulement pour son handicap ou sa différence. Cette critique de la pitié, et l’importance de l’influence du regard de l’autre sur la personne handicapée est également exprimée dans le film Intouchables, qui met en scène la rencontre et finalement l’amitié d’une personne handicapée et d’un aide soignant qui, au-delà du handicap et des préjugés, au-delà de toute distance thérapeutique, va considérer l’autre pour ce qu’il est vraiment, c’est-à-dire une personne à part entière. Dans les deux extraits qui suivent, on voit clairement une différence entre l’attitude des différents candidats au poste d’aide-soignant et l’attitude de Driss, joué par Omar Sy. Dans ce premier extrait, les réponses des candidats ne tiennent pas vraiment compte de l’autre, de ce qu’il veut et de ce qu’il est. Leurs réponses sont toutes faites, très théoriques aider l’autre », favoriser l’autonomie des personnes handicapés ». L’un d’entre eux va même jusqu’à demander si ce qu’il vient de dire est une bonne réponse. La pitié se lit également dans les remarques de certains ces personnes qui peuvent rien faire ». Il faut noter qu’aucun des premiers candidats ne s’adresse à Philippe, et ceux qui osent le regarder le font avec gêne et de manière très brève. On remarque également l’agacement de Philippe face à ces candidats. Par opposition, dans ce deuxième extrait, lorsque Driss entre, on voit une attitude toute autre. Il agit spontanément, il est sincère, authentique. Et surtout, il n’a pas pitié. Il parle à Philippe de manière directe, de personne à personne, sans prendre de gants. Il rappelle ces cancres qu’Alexandre Jollien décrit dans l’Eloge de la faiblesse. C’est le premier à s’adresser directement à Philippe, et non seulement à sa secrétaire. Un véritable dialogue va s’installer, dans lequel Driss n’hésite pas à critiquer directement Philippe Si vous connaissez pas, c’est que vous y connaissez rien en musique », vous, là, ça m’étonnerait que vous connaissiez Berlioz », Je vois que l’humour, c’est comme la musique, vous y connaissez rien en fait ». De même, face au handicap de Philippe, il ne prend pas de gants ah, c’est emmerdant ». Il va même jusqu’à oublier que Philippe ne peut pas se lever dans sa remarque finale vous levez pas ». Alors pourquoi Philippe choisit-il Driss plutôt que les autres candidats? Parce que ce que l’handicapé recherche, ce n’est pas la pitié, c’est une personne qui sera capable de le comprendre, de le considérer comme une personne à part entière et non seulement comme une personne handicapée, et qui va agir avec lui comme avec n’importe qui d’autre, c’est-à-dire comme avec une personne normale ». Ce que Driss ne fait pas, c’est la distinction normal/anormal qui est à la base de la pitié et du regard de l’autre qui enferme. Voilà pourquoi Philippe choisit Driss, choix que la lecture d’Alexandre Jollien nous aide à comprendre. L’Eloge de la faiblesse, ou comment se nourrir du handicap Après avoir étudié la distinction normal/anormal et proposé un certaine conversion du regard, qui, au-delà de la différence, considère l’autre pour lui-même et non plus seulement pour sa différence ou son handicap, Alexandre Jollien propose, dans l’éloge de la faiblesse, une certaine manière de vivre le handicap. Comment se nourrir du handicap, et faire de cette faiblesse physique une force mentale? Tel est l’enjeu de cet Eloge de la faiblesse. Et c’est sur ce point que j’aimerais conclure. Car si le regard de l’autre, dont nous avons parlé jusqu’à maintenant, peut être un poids immense, un véritable handicap handicap social, le regard que je pose sur moi-même peut être encore plus destructeur, encore plus paralysant. Quelle attitude adopter face à la faiblesse ou face à la différence? Affronter le regard de l’autre est une chose, mais comment affronter son propre regard? La faiblesse met l’être humain en face de nombreuses difficultés. La vie est une succession de défis qu’il faut relever. Face à la difficulté, deux solutions s’offrent à nous laisser tomber ou faire face à la difficulté. Or, pour Alexandre Jollien, faire face à la difficulté permet de se dépasser soi-même, de découvrir des facultés insoupçonnées comme de faire du vélo, bref, de s’épanouir. C’est en ce sens que l’on peut se nourrir de sa faiblesse. Au lieu de se laisser abattre par son handicap et ses difficultés, on s’en sert pour grandir, pour se développer, jour après jour. Enabled, not disabled. Ou comment faire de sa faiblesse physique une force mentale. Cette image montre le changement de perspective que l’on peut réaliser par rapport au handicap ici, celui qui utilise un fauteuil roulant n’est pas handicapé mais au contraire avantagé par rapport à la personne valide qui n’a qu’une simple chaise pour s’asseoir. C’est ce changement de perspective que la personne handicapée doit réaliser si elle veut se nourrir de sa faiblesse, et non se laisser détruire par elle. Pour Alexandre Jollien, il y a trois étapes à suivre, trois étapes sur le chemin de la réussite 1° Prendre conscience de sa faiblesse ou de sa différence. Connaître sa faiblesse est nécessaire si l’on veut en tirer profit, si on veut la dépasser. 2° Accepter sa faiblesse ou sa différence. Nier sa faiblesse ou sa différence ne la fera pas s’en aller. S’accepter tel que l’on est, dans sa faiblesse ou sa différence, est une étape nécessaire pour aller de l’avant. 3° Et demander de l’aide aux autres. Face aux difficultés, je ne suis pas seul, l’autre peut me venir en aide, si j’ose lui demander. Mais pour cela, il faut avoir pris conscience de sa faiblesse et l’avoir accepter, afin d’être capable de demander de l’aide Au coeur de ma faiblesse, je peux donc apprécier le cadeau de la présence de l’autre et à mon tour, j’essaie avec mes moyens de leur offrir mon humble et fragile présence. L’individu faible ne représente pas nécessairement un poids pour l’autre. Chacun dispose librement de sa faiblesse, libre à lui d’en user judicieusement. Eloge de la faiblesse, p. 89-90 Pour Alexandre Jollien, la faiblesse a été une source d’inspiration comme le montre ses ouvrages, et une immense source d’amitié, comme il le rappelle à chaque page de l’Eloge de la faiblesse. L’amitié, rendue possible par cette ouverture à l’autre, est une aide précieuse pour la personne handicapée, une aide sur laquelle Alexandre Jollien ne cesse d’insister la faiblesse peut devenir féconde, génératrice d’amitié » Eloge de la faiblesse, p. 90. Pour conclure Pour conclure, j’aimerais vous faire écouter une chanson de Grand Corps Malade, un slammeur français qui, après un accident de la route, est devenu handicapé. Dans ces textes, il parle du handicap, et de nombreux thèmes abordés dans ce cours sont présents plus particulièrement dans ce texte, intitulé sixième sens ». On y retrouve l’importance du regard de l’autre, et cet appel à la conversion du regard il faut considérer l’autre pour lui-même et non seulement pour son handicap. Au-delà de la distinction normal/anormal, il faut changer d’attitude. Enfin, on retrouve cette idée qu’il faut faire de la faiblesse physique une force, et que ce sixième sens qui apparaît alors, c’est la joie de vivre, malgré le handicap, malgré la différence. Crédits Photo by Edward Cisneros on Unsplash; SAF-2006-D179, par Peace Corps, Government Works; Enabled, not disabled, par NaBHaN. Citer ce billet Maël Goarzin, "Handicap et différence la leçon d’Alexandre Jollien". Publié sur Comment vivre au quotidien? le 12 mai 2020. Consulté le 17 août 2022. Lien LE SALAIRE DE LA VIOLENCE Gunman’s Walk réalisé par Phil Karlson, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 1er juillet 2022 chez Sidonis Van Heflin, Tab Hunter, Kathryn Grant, James Darren, Mickey Shaughnessy, Robert F. Simon, Edward Platt, Ray Teal.…Scénario Frank S. Nugent, d’après une histoire originale de Ric HardmanPhotographie Charles Lawton George DuningDurée 1h37Date de sortie initiale 1958LE FILMLee Hackett, rancher brutal, à la limite de la violence, a deux fils qu’il essaie d’éduquer à son image. Il a pleinement réussi avec l’aîné d’entre eux, puisque ce dernier est accusé de meurtre. En revanche, le plus jeune prend le contre-pied de son père, allant jusqu’à être attiré par la sœur de la victime. Pour Lee, les temps commencent à changer et les deux frères vont devoir s’ avons déjà dit tout le bien que l’on pensait de Phil Karlson à travers nos chroniques d’On ne joue pas avec le crime – 5 Against the House 1955 et du Quatrième homme – Kansas City Confidential 1952, bon pas celle de Ben 1972, la suite de Willard Daniel Mann, 1971, on vous l’accorde. Mais il s’agit aussi de l’auteur de L’Assaut des jeunes loups – Hornet’s Nest 1970 avec Rock Hudson et Sylva Koscina, Un direct au coeur – Kid Galahad 1962 avec Elvis Presley, Les Frères Rico – The Brothers Rico 1957 avec Richard Conte et adapté de Georges Simenon, L’Inexorable enquête – Scandal Sheet 1952 avec Broderick Crawford…on pourrait continuer comme ça longtemps, tant la filmographie de Phil Karlson 1908-1985 regorge de pépites. Très prolifique et éclectique, allant jusqu’à tourner 20 films dans les années 1940, le réalisateur connaît réellement son heure de gloire la décennie suivante, avec une prédilection pour le film noir. Si les sixties sont sans doute moins marquantes, cela ne l’empêche pas de diriger encore les plus grands acteurs, Richard Widmark, Fredric March, Ben Gazzara, Robert Mitchum, et même Dean Martin dans deux de ses quatre aventures de l’agent Matt Helm. Phil Karlson est partout, explore tous les genres, y compris le western, qu’il abordera à une dizaine de reprises, du Gagnant du Kentucky – Black Gold 1947 à La Poursuite des tuniques bleues – A Time for Killing 1967 avec Glenn Ford, en passant par L’Étalon sauvage – Thunderhoof 1948, La Ruée sanglante – They Rode West 1954…Celui qui nous intéresse aujourd’hui s’intitule Le Salaire de la violence – Gunman’s Walk et sera l’avant-dernière incursion du cinéaste dans le Grand Ouest Américain. Et assurément l’une de ses meilleures, voire sa plus grande. Western – dit psychologique – inoubliable, Le Salaire de la violence est un opus bouleversant, shakespearien en diable, voire biblique diront certains avec cette relecture d’Abel et Caïn, furieusement pessimiste, d’une impressionnante sécheresse, désespéré, qui fait penser à La Fureur de vivre –Rebel Without a Cause de Nicholas Ray sorti trois ans auparavant. On termine la projection en larmes et on défie quiconque de résister à l’intense et extraordinaire prestation de Van Heflin. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Le Salaire de la violence, réalisé par Phil Karlson »7 SECONDES EN ENFER Hour of the Gun réalisé par John Sturges, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 1er juillet 2022 chez Sidonis James Garner, Jason Robards, Robert Ryan, Albert Salmi, Charles Aidman, Steve Ihnat, Michael Tolan, William Windom.…Scénario Edward AnhaltPhotographie Lucien BallardMusique Jerry GoldsmithDurée 1h41Date de sortie initiale 1967LE FILMTombstone, 1881. Le marshal Wyatt Earp et son allié, le joueur de poker Doc Holliday, sortent victorieux du règlement de compte à Corral. Une victoire qui, au premier, laisse un goût amer, son frère ayant été tué par l’un des membres du clan tenu d’une main de fer par Ike Clanton. Ivre de vengeance, le marshal entreprend aussitôt une expédition punitive, accompagné d’un Doc Holliday aussi désabusé que gravement malade…Il y a eu Randolph Scott dans L’Aigle des frontières – Frontier Marshal 1939 d’Allan Dwan, Henry Fonda dans La Poursuite infernale – My darling Clementine 1946 de John Ford, Will Geer dans Winchester 73 1950 d’Anthony Mann et surtout Burt Lancaster dans Règlements de comptes à Corral – Gunfight at Corral 1957 de John Sturges 1910-1992. Ils ont tous campé Wyatt Earp au cinéma, au même titre plus tard que Kevin Costner, Kurt Russell, mais on en oublie volontairement, car la liste ne saurait être exhaustive. Outre John Ford, qui reprendra le personnage dans Les Cheyennes – Cheyenne Autumn 1964 sous les traits de James Stewart, mais dans une apparition secondaire, le réalisateur revient à Wyatt Earp dans 7 secondes en enfer – Hour of the gun, dix ans après Règlements de comptes à Corral, en reprenant le récit là où il s’était arrêté, autrement dit après l’affrontement de Wyatt Earp, accompagné de ses hommes dont Doc Holliday face au clan Clanton. Mais le western a changé en une décennie, John Sturges l’a bien compris et il entreprend 7 secondes en enfer avec pour intention de respecter les faits tels qu’ils se sont déroulés, en privilégiant la psychologie aux gunfights à outrance, en se focalisant sur la personnalité trouble et foncièrement ambiguë de Wyatt Earp, loin d’être glorifié ici et apparaissant même comme un type sur le point de basculer dans la folie, profitant de sa condition de marshal pour couvrir ses activités illégales et pour assouvir une vengeance personnelle. Le légendaire metteur en scène de Fort Bravo – Escape from Fort Bravo 1953, Un homme est passé – Bad Day at Black Rock 1954, des Sept Mercenaires – The Magnificent Seven 1960 et de La Grande Évasion – The Great Escape 1963 laisse de côté toute idée romantique ou romanesque du personnage aucune romance ici, car aucune femme au générique, filme la violence de façon sèche et brutale et contre toute attente, 7 secondes en enfer prend l’allure d’un vrai film de gangsters et annonce même les films de mafieux où tous les coups sont permis entre les deux clans rivaux, qui ont ici comme particularité d’avoir la loi de leur côté. Histoire passionnante, réalisation carrée, interprétation de grande classe James Garner en Wyatt Earp, Jason Robards en Doc Holliday, Robert Ryan en Ike Clanton et score démentiel de Jerry Goldsmith, n’en jetez plus, c’est trop de bonheur ! Continuer la lecture de Test Blu-ray / 7 secondes en enfer, réalisé par John Sturges »PERMIS DE CONSTRUIRE réalisé par Éric Fraticelli, disponible en DVD le 13 juillet 2022 chez Warner Didier Bourdon, Anne Consigny, Eric Fraticelli, Véronique Volta, Simon Abkarian, Michel Ferracci, Samuel Torres Bianconi, Didier Ferrari, Philippe Corti, Laurent Gamelon, Frédérique Bel…Scénario Éric Fraticelli & Didier BourdonPhotographie Lubomir BakchevMusique Jean-Pierre Marcellesi & Nicolas ZimakoDurée 1h29Date de sortie initiale 2022LE FILMDentiste à Paris, Romain vient de perdre son père qu’il n’a pas vu depuis des années. A sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu’une dernière volonté y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Seul problème ce terrain se situe en on ne va pas s’étendre comme d’habitude, cette critique-chronique sera comme qui dirait une récréation estivale, comme l’est d’ailleurs le film qui nous intéressera ou pas aujourd’hui, Permis de construire. Il s’agit du premier long-métrage réalisé par Éric Fraticelli, humoriste et comédien corse né en 1969. Alors étudiant en philosophie, l’appel des planches est finalement plus fort que celui de l’estrade du professeur qu’il se destinait à devenir. Il s’associe avec son pote de lycée Jacques Leporati, avec lequel il forme le duo Tzek et Pido. Après s’être produits sur quelques petites scènes corses et de Marignane, le succès arrive et les conduit à la capitale, au mythique Palais des Glaces, puis à l’Olympia, où ils assurent la première partie de…Patrick Fiori. Le tandem durera dix ans, puis Éric Fraticelli fait ses débuts au cinéma dans L’Enquête corse, qui cartonne en 2004. La même année, il participe au Silence d’Orso Miret et à Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Désormais, il n’arrêtera pas de tourner, chez Jean-Paul Rouve dans Sans arme, ni haine, ni violence 2007, chez Pascale Pouzadoux dans De l’autre côté du lit 2008…Suivront Vive la France 2013 de Michaël Youn, La French 2014 de Cédric Jimenez, Marseille 2016 de Kad Merad et Taxi 5 de Franck Gastambide…En 2009, il joue déjà avec Didier Bourdon dans Bambou, réalisé par ce dernier. Plus de dix ans après, les deux hommes écrivent et tiennent le haut de l’affiche de Permis de construire, qui aurait pu être aussi intitulé Bienvenue chez les corses. Car impossible de ne pas penser au film de Dany Boon, tant on y retrouve les mêmes ingrédients, les personnages que tout oppose et qui vont évidemment devenir amis, le décalage culturel, etc…La recette est connue, le cahier des charges élimé jusqu’à la moelle…mais ça passe, car les acteurs sont chouettes, les paysages superbes et Éric Fraticelli n’omet pas l’émotion. Ne vous attendez surtout pas à la comédie française de l’année, mais au moins celle-ci vous fera rire, ce qui n’est pas forcément le cas avec les autres… Continuer la lecture de Test DVD / Permis de construire, réalisé par Éric Fraticelli »HÉROS OU SALOPARDS Breaker’ Morant réalisé par Bruce Beresford, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livret le 11 août 2022 chez Rimini Edward Woodward, Jack Thompson, John Waters, Bryan Brown, Charles Tingwell, Terence Donovan, Vincent Ball, Ray Meagher…Scénario Jonathan Hardy, David Stevens & Bruce Beresford, d’après la pièce de Kenneth G. RossPhotographie Donald McAlpineDurée 1h43Date de sortie initiale 1980LE FILMAu début du XXème siècle, en Afrique du Sud, la guerre des Boers oppose les Britanniques aux ascendants des colons hollandais et allemands. Trois soldats appartenant au contingent australien, sous les ordres de l’état-major anglais, sont accusés d’avoir tué des prisonniers Boers. Le procès permet de revivre l’enchaînement des que vous pouvez nous citer au moins trois films réalisés par Bruce Beresford ? Difficile non ? Le premier qui vient immédiatement à l’esprit, et encore rares sont ceux qui pourront mettre un nom sur son réalisateur, est indéniablement Miss Daisy et son chauffeur – Driving miss Daisy, quatre Oscars Meilleurs film, actrice, scénario adapté et maquillages en 1990, trois Golden Globes, un BAFTA, cent millions de dollars de recette sur le sol américain pour un petit budget de 7 millions…un phénomène. Cela devient plus compliqué après pour en trouver un second…alors imaginez trois…On connaît ses films, sans forcément savoir que Bruce Beresford né en 1940 en est le metteur en scène. On peut citer en vrac Le Contrat – The Contract 2006, thriller mollasson avec Morgan Freeman et John Cusack, Double jeu – Double Jeopardy avec Tommy Lee Jones et Ashely Judd, succès commercial de l’année 1999 qui n’a laissé aucun souvenir, Evelyn 2002 et Mister Johnson 1990, deux opus passés sous les radars avec Pierce Brosnan, un autre avec Sean Connery en 1994 Un Anglais sous les tropiques – A Good Man in Africa et Dernière Danse – Last Dance 1996 avec Sharon Stone qui entamait l’impressionnante dégringolade de sa carrière. Pourtant, en creusant un peu sa filmographie, deux œuvres se distinguent nettement. Le superbe Tendre Bonheur – Tender Mercies qui vaudra à Robert Duvall l’Oscar du meilleur acteur en 1984, et surtout Héros ou Salopards – Breaker’ Morant, qui s’il n’a pas été un hit retentissant au box-office, a néanmoins tout raflé sur son passage, un Oscar celui du Meilleur scénario, dix Australian Film Institute l’équivalent des Oscars Australiens et le Prix du Meilleur Second Rôle Masculin au Festival de Cannes en 1980 pour Jack Thompson. Ce septième long-métrage de Bruce Beresford, tiré d’une histoire vraie, demeure un des joyaux du cinéma australien du début des années 1980, dont l’impact révélera le cinéaste et son casting sur la scène internationale, dont le merveilleux Bryan Brown. Un chef d’oeuvre coup de poing, formidablement écrit quels dialogues ! et magistralement photographié par Donald McAlpine Patrick, Predator, La Manière forte, L’Homme sans visage, Moulin Rouge, qui n’a rien perdu de sa force plus de quarante ans après sa sortie. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Héros ou Salopards, réalisé par Bruce Beresford »CHARLIE MON HÉROS All Dogs Go to Heaven réalisé par Don Bluth, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 juillet 2022 chez Rimini Burt Reynolds, Dom DeLuise, Judith Barsi, Melba Moore, Charles Nelson Reilly, Vic Tayback, Rob Fuller, Anna Manahan, Loni Anderson, Ken Page, Godfrey Quigley…Scénario Don Bluth, Ken Cromar, Gary Goldman, Larry Leker, Linda Miller, Monica Parker, John Pomeroy, Guy Shulman, David J. Steinberg, David N. WeissMusique Ralph BurnsDurée 1h21Date de sortie initiale 1989LE FILMCharlie, un chien un rien roublard, est assassiné par le gangster Carcasse. Il n’a jamais fait grand-chose de bien au cours de sa vie, mais il est pourtant accepté au paradis des chiens. Décidé à se venger, Charlie trouve le moyen de ressusciter et de revenir sur Terre. Mais il va devoir choisir continuer à vivre comme avant ou venir en aide à Anne-Marie, une orpheline poursuivie par et le secret de NIMH 1982, Fievel et le Nouveau Monde 1986 et Le Petit dinosaure et la vallée des merveilles 1988 ont été de très grands succès pour Don Bluth né en 1937, transfuge des studios Disney où il aura officié pendant près d’une dizaine d’années, en oeuvrant sur Robin des Bois ou bien encore Rox et Rouky, qui a très longtemps placé en digne héritier de l’ami Walt, mais aussi en concurrent direct des productions Disney. En novembre 1989, Charlie, mon héros connaît un certain revers au box-office. Si les résultats ne sont pas catastrophiques le film rapporte 27 millions aux Etats-Unis pour un budget de 13 millions, ils sont loin d’égaler ceux des deux précédents. Cette fois, sa é avec La Petite Sirène de John Musker et Ron Clements, sortie deux jours plus tard sur les écrans américains, ne fera pas à un pli, puisque le 36e long-métrage d’animation des studios Disney engrangera de son côté près de 200 millions de billets verts, ce qui n’était plus arrivé à l’empire Mickey depuis Les Aventures de Bernard et Bianca, sur lequel avait aussi travaillé Don Bluth. Le temps a fait son office, rapidement d’ailleurs, car Charlie mon héros a bénéficié d’une exploitation triomphale en VHS, entraînant une suite en DTV, une série d’animation télévisée et même un téléfilm de Noël. Pourtant, rétrospectivement, All Dogs Go to Heaven est loin d’être l’opus de son auteur auquel on pense instantanément. En fait, on n’a de cesse de redécouvrir ce pastiche des films de gangsters et de mafia, où les chiens errants font leurs petites affaires dans le dos des humains, pour la première fois bien présents dans une œuvre de Don Bluth, en particulier une petite fille adorable qui répond au doux nom d’Anne-Marie. D’une étonnante maturité, dans le sens où les situations, la motivation des protagonistes et même les dialogues détonnent pour un divertissement dit familial, Charlie mon héros est un bijou mené à cent à l’heure, magnifiquement réalisé, drôle, émouvant et incitant à la réflexion sur la notion du bien et du mal. À savourer sans plus tarder avec votre progéniture. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Charlie mon héros, réalisé par Don Bluth »SLUMBER PARTY MASSACRE réalisé Danishka Esterhazy, disponible en DVD et Blu-ray le 1er juillet 2022 chez Rimini Hannah Gonera, Frances Sholto-Douglas, Mila Rayne, Alex McGregor, Reze-Tiana Wessels, Rob van Vuuren, Jennifer Steyn, Schelaine Bennett…Scénario Suzanne KeillyPhotographie Trevor CalverleyMusique Andries SmitDurée 1h26Date de sortie initiale 2021LE FILMDana et ses amies sont en route pour une inoubliable soirée pyjama. Mais un problème de voiture les oblige à passer la nuit dans une cabane isolée, où leur petite fête pourrait bien se transformer en terrifiant cauchemar. En effet, un tueur armé d’une perceuse rôde alentour… Et si tout cela ne devait rien au hasard ?Si la franchise Slumber Party Massacre est très connue aux États-Unis, en France c’est une autre histoire. En fait, il existe plusieurs sagas du même acabit, sorties en parallèle et toutes produites par le nabab Roger Corman 96 ans cette année, toujours actif, Sorority House Massacre et Cheerleader Massacre, avec comme personnages principaux quelques jeunes donzelles du lycée ou du campus, réunies dans leur dortoir ou pour une soirée pyjama dans un lieu forcément éloigné, paumé dans la végétation luxuriante, si possible au bord d’un lac. À la base, il y a trois opus Slumber Party Massacre, le premier Fête sanglante ayant connu un beau succès dans les salles en 1982 malgré une exploitation limitée, rapportant près de 4 millions de dollars pour un budget initial de billets verts, avant de connaître deux suites sorties directement en vidéo. 2021, voici venu un remake-suite-reboot, sobrement intitulé…bah Slumber Party Massacre, titre auquel a été ajouté un New Gen dans nos contrées, mis en scène par Danishka Esterhazy, réalisatrice canadienne remarquée en 2018 avec l’étonnant Level 16 et la série Vagrant Queen, qui s’empare de tous les clichés du genre et s’en amuse en les passant à la sauce féministe, avec une extrême générosité en hémoglobine. On ne s’y attendait pas, mais bonne surprise que cette comédie horrifique ! Continuer la lecture de Test Blu-ray / Slumber Party Massacre, réalisé par Danishka Esterhazy »LE TEST réalisé par Emmanuel Poulain-Arnaud, disponible en DVD depuis le 11 mai 2022 chez Apollo Alexandra Lamy, Philippe Katerine, Matteo Perez, Joaquim Fossi, Chloé Barkoff-Gaillard, Pablo Cobo, Lucile Jaillant, Louvia Bachelier…Scénario Emmanuel Poulain-Arnaud & Noé Debré, d’après une histoire originale de Thibault VanhullePhotographie Thomas RamesMusique Julien GlabsDurée 1h16Date de sortie initiale 2021LE FILMAnnie Castillon est heureuse. Sa vie conjugale avec Laurent est un exemple d’harmonie. Ses deux grands, Maximilien et César, sont des garçons brillants et sensibles. Et Poupi, sa jeune ado, l’épaule sans jamais se plaindre dans l’éducation d’Antoine, le petit dernier. Un week-end comme tous les autres, la découverte d’un test de grossesse positif dans la salle de bain va enrayer la belle avions découvert le réalisateur Emmanuel Poulain-Arnaud avec son formidable premier long-métrage Les Cobayes, avec Thomas Ngijol et Judith Chemla, un des films les plus originaux sortis en DVD au début de l’année chez Metropolitan Vidéo. Sur cette édition, se trouvaient deux courts-métrages tout aussi prometteurs, La Couille 2015 et The Villa 2018, qui posaient déjà les bases d’un univers singuliers et dévoilaient un humour percutant doublé d’une réelle sensibilité d’auteur. Emmanuel Poulain-Arnaud transforme ce coup d’essai avec Le Test, son deuxième long-métrage donc, porté par une impériale Alexandra Lamy, au firmament de son talent, de son charisme et de sa beauté. Comme nous le déclarions au moment de la sortie dans les bacs du Sens de la famille de Jean-Patrick Benes, d’Après moi le bonheur de Nicolas Cuche et de 7 jours pas plus Héctor Cabello Reyes, sans oublier Belle-fille de Méliane Marcaggi et le génial Tout le monde debout de Franck Dubosc, la comédienne mérite tous les louanges et celle-ci trône une fois de plus sur un casting composé de Philippe Katerine et de jeunes comédiens tous fabuleux. 75 minutes montre en main, on ressort avec une pêche immense du Test, aussi revigoré qu’ému d’ailleurs. Un vrai et grand coup de coeur. Continuer la lecture de Test DVD / Le Test, réalisé par Emmanuel Poulain-Arnaud »PRESQUE réalisé par Bernard Campan & Alexandre Jollien, disponible en DVD le 1er juin 2022 chez Apollo Bernard Campan, Alexandre Jollien, Tiphaine Daviot, Julie-Anne Roth, La Castou, Marie Benati, Marilyne Canto, Anne-Valérie Payet…Scénario Bernard Campan, Alexandre Jollien & Hélène GrémillonPhotographie Christophe OffensteinMusique Niklas PaschburgDurée 1h28Date de sortie initiale 2022LE FILMLouis, croque-mort, rencontre Igor, une personne handicapée, après un accident de la route. Par un concours de circonstances, ils décident d’effectuer un road trip dans un corbillard contenant la dépouille de Madeleine, partant de Lausanne pour aller jusque dans le sud de la ne peut pas nier une impression de déjà vu, un mix entre Le Huitième jour de Jaco van Dormael et Grand froid de Gérard Pautonnier. Presque est un projet personnel, coécrit avec la femme de lettres Hélène Grémillon, interprété et coréalisé par Bernard Campan et Alexandre Jollien, amis depuis une vingtaine d’années, réunis par leur passion de la philosophie. S’il avait signé la mise en scène des Trois Frères Le Retour avec Didier Bourdon en 2014, l’Inconnu ne s’était pas livré » ainsi devant et derrière la caméra depuis 2007 avec La Face cachée, auquel Alexandre Jollien avait déjà participé à l’écriture, qui parlait de l’alcoolisme de son épouse, également le sujet du Dernier pour la route de Philippe Godeau par ailleurs producteur de Presque où il apparaissait aux côtés de François Cluzet et Mélanie Thierry. Dans Presque, il se retrouve face au suisse Alexandre Jollien, spécialiste de philosophie grecque, handicapé de son état, célèbre depuis son premier ouvrage Éloge de la faiblesse paru en 1999, adapté et mis en scène dans les années 2000, suivi du Philosophie nu. Presque est comme qui dirait une ode à leur amitié, mais aussi un éloge de la différence, du vivre-ensemble, de la liberté, où l’alchimie des comédiens est éclatante et leur plaisir à se donner la réplique contagieux. Le scénario réserve finalement peu de surprises, mais on se laisse porter par la bonne humeur, la simplicité de ce tout petit film, sans pathos, et l’excellence de ses interprètes. Continuer la lecture de Test DVD / Presque, réalisé par Bernard Campan & Alexandre Jollien »LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL The Honeymoon Killers réalisé par Leonard Kastle, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 25 novembre 2021 chez BQHL Shirley Stoler, Tony Lo Bianco, Dorothy Duckworth, Doris Roberts, Marilyn Chris, Mary Jane Higbee, Kip McArdle, Barbara Cason…Scénario Leonard KastlePhotographie Oliver WoodMusique Gustav MalherDurée 1h47Date de sortie initiale 1970LE FILMMartha Beck n’est qu’une inoffensive infirmière aux formes généreuses. Du moins jusqu’au jour où elle répond à l’annonce matrimoniale des Cœurs solitaires » de Raymond Fernandez, gigolo et arnaqueur au mariage. Désormais inséparables, liés par la même passion subversive, ils écument les États-Unis, piègent veuves et femmes seules pour les voler d’abord. Les assassiner sauvagement Tueurs de la lune de miel – The Honeymoon Killers est inspiré d’un fait divers, d’une histoire vraie, d’un couple authentique. Raymond Martinez Fernandez et Martha Beck. L’homme d’origine hispanique rencontre Martha Beck par l’intermédiaire d’une petite annonce, auxquelles il prend l’habitude de répondre, écrites par quelques vieilles filles toujours à la recherche du prince charmant. Cela devient un rituel, Raymond démarre une correspondance, puis donne rendez-vous à un coeur à prendre », puis, l’alcool aidant, parvient à se rendre chez la victime pour ensuite dérober leur argent et leurs biens, mais cela peut même lui arriver d’épouser sa proie et de prendre du bon temps aux frais de la princesse, avant de déguerpir. 1947, Fernandez et Beck entrent en collision. Cette dernière est atteinte d’un dérèglement hormonal depuis son enfance et souffre de ce fait d’un surpoids conséquent, la renfermant sur elle-même. Elle devient infirmière, ne pense qu’à son travail la journée, puis rentre chez elle où elle s’évade en lisant des romans sentimentaux…Un jour, elle publie une annonce…leur rencontre aboutira à l’assassinat d’une vingtaine de femmes entre 1947 et 1949. Ce récit influencera le cinéma et la télévision, Les Tueurs de la lune de miel étant la première adaptation et restera d’ailleurs le seul et unique long-métrage de Leonard Kastle. En effet, dramaturge, chef d’orchestre et compositeur d’opéra avant tout, il se retrouve à la barre des Tueurs de la lune de miel, par accident en fait, étant devenu ami avec le producteur Warren Steibel, qui s’était chargé précédemment de la diffusion d’opéras mis en scène par Leonard Kastle. Ce dernier se voit confier par Streibel de réaliser des recherches sur l’histoire Fernandez-Beck, à partir des archives judiciaires du tribunal du Bronx. Un réalisateur est engagé…il s’agit de Martin Scorsese, remarqué avec Who’s That Knocking at My Door. Le tournage commence, mais trouvant que ce type de 26 ans perd trop de temps sur quelques plans inutiles » et des inserts, le jeune Scorsese est congédié une semaine seulement après le début des prises de vue pour divergences artistiques avec la production ». C’est donc là qu’intervient Leonard Kastle, catapulté derrière la caméra du jour au lendemain, heureusement solidement épaulé par le directeur de la photographie Oliver Wood. Échec commercial, mais soutenu par une critique très positive, surtout en Europe où François Truffaut, Marguerite Duras et Michelangelo Antoniono le couvrent d’éloges, Les Tueurs de la lune de miel est devenu une référence du thriller centré sur les tueurs en série. Sa sécheresse de ton, ses partis pris documentaires, sa beauté plastique et l’excellence de ses deux têtes d’affiche Shirley Stoler et Tony Lo Bianco ont ensuite très largement contribué à la pérennité de ce désormais film culte. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Les Tueurs de la lune de miel, réalisé par Leonard Kastle »TU FAIS PAS LE POIDS, SHÉRIF ! Smokey and the Bandit II réalisé par Hal Needham, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 17 février 2022 chez BQHL Burt Reynolds, Sally Field, Jerry Reed, Paul Williams, Pat McCormick, Dom DeLuise, David Huddleston…Scénario Jerry Belson & Brock Wates, d’après une histoire originale de Hal Needham, Michael Kane & Robert L. LevyPhotographie Michael C. ButlerMusique Snuff GarrettDurée 1h41Date de sortie initiale 1980LE FILMAu Texas, Big Enos brigue le poste de gouverneur. Cependant, John Conn, son adversaire, n’a pas l’intention de se laisser distancer. Pour ridiculiser son rival, Big Enos imagine un plan diabolique. Il s’agit de convaincre Bandit de convoyer une femelle éléphant enceinte, jusqu’à la convention républicaine de Miami et ce, pour un salaire de vous êtes le seul film à avoir su concurrencer Star Wars en 1977, forcément l’idée de faire une suite vous trotte dans la tête ! Un peu plus de trois ans après le premier opus, déboule sur les écrans américains Tu fais pas le poids, shérif !, ou tout simplement Smokey and the Bandit II en version originale. On prend les mêmes et on recommence devant et derrière la caméra, autrement dit Hal Needham à réalisation, Burt Reynolds, Sally Field, Jackie Gleason, Paul Williams, Pat McCormick et Mike Henry au casting. Mais le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, on déchante même très rapidement devant la paresse d’un scénario qui se contente de reprendre des éléments du volet précédent, sans aucune imagination. Là où Cours après moi, shérif ! parvenait à maintenir l’attention durant 90 minutes, pied au plancher, dans une course-poursuite quasi-ininterrompue, Tu fais pas le poids, shérif ! ne cesse de caler, d’avancer par à-coups, sans jamais retrouver la magie du film original. Si tout le monde semble être heureux de se réunir même si Burt Reynolds avouera qu’Universal l’a poussé à le faire pour des raisons purement lucratives, les spectateurs risquent de trouver le temps long de leur côté, ce qui avait déjà été le cas en 1980, puisque les résultats au box-office n’auront pas été aussi enthousiasmants », avec 66 millions de dollars de recette, soit près de 230 millions de dollars aujourd’hui. Un énorme succès tout de même, mais celles et ceux qui s’attendaient à découvrir une nouvelle comédie d’action, seront sans doute déçus en se retrouvant plutôt face à Burt Reynolds en prise avec…un éléphant…Quelques bons moments, mais rien de véritablement marquant. Continuer la lecture de Test Blu-ray / Tu fais pas le poids, shérif !, réalisé par Hal Needham » Les "élites" ne sont de nos jours en majorité que des manipulateurs d'opinion et des profiteurs d'un système malade de la pire des tares, le néolibéralisme prédateur. Les "managers" produits de "grandes" écoles et reproduisant les "concepts" dont on les a gavés ont remplacé bon nombre de vrais chefs, ayant progressé dans leur métier et sachant remplacer n'importe quel de leurs subordonnés si, si... j'en ai connu. Les anciens ne sont vus que comme des coûts, les nouveaux comme des ressources sous-payées à exploiter avant d'être jetées, et on s'étonne que tout déraille? Le bordel. Dans les transports, les hôpitaux, les restaurants, le tourisme, la finance et ailleurs. Il n'y a jamais eu autant de managers et cela n'a jamais été aussi mal managé. Comme si on ne savait plus faire ce que l'on savait faire avant. Avant le covid, avant la guerre, avant l'inflation. C'est le résultat d'une gouvernance comme on dit désormais, "à l'os". A flux tendu. Court-termiste. Le travail ralentit pour cause de covid, on licencie massivement, on envoie en pré-retraite. Oups, il arrive un jour où il faut à nouveau "livrer le produit". Et on en est incapable. Et les gens ne veulent plus revenir pour des salaires et des horaires de merde, c'te surprise. Il y a un deuxième élément, peu mis en avant jusqu'à présent, c'est que dans le management à l'os, on a dégagé les plus coûteux, donc beaucoup de "seniors" qui ont ce que l'on appelle du "métier" et qui savaient précisément "livrer le produit". Aujourd'hui, il y a dans les boîtes des cohortes de stagiaires ou de CDD jetés au front sans formation, de community managers, de jeunes issus d'écoles de marketing, et peu de personnes qui connaissent le métier, l'aiment, et ont choisi d'y consacrer leur vie. Au premier stress, à la première crise, le système s'effondre et les capés ne sont plus là pour ramasser les morceaux, ni pour transmettre les processus. Donc, panique, grèves, chaos. Et juste pour dire, il va y avoir encore beaucoup de stress et encore beaucoup de crises. C'est absurde de ne chercher que des "talents" de 35 ans avec 20 ans d'expérience, ce qui n'existe pas, et de laisser des dizaines de milliers de personnes d'expérience à la maison. Et des dizaines de milliers de jeunes sans expérience devant Netflix. Il va falloir remixifer pardon pour le barbarisme et revaloriser tout ça. Sinon, le management à l'os risque de l'avoir dans l'os. 37 Posts Explore topics

alexandre jollien la vie est bien trop courte